On croyait à peine l’avoir plaqué au sol que, déjà, le virus du sida serait en train de développer une parade ? Selon une inquiétante recherche présentée la semaine dernière lors d’un congrès médical à Chicago, le VIH serait en effet en train de développer une résistance aux médicaments traditionnels. Les scientifiques auraient déjà établi que plus des trois quarts des Américains séropositifs seraient porteurs d’une version du virus résistante aux médicaments en question - dont le fameux AZT.

Cela en signifie pas que ces gens sont condamnés, puisque nombre de séropositifs portent en eux, pendant des années, le VIH, sans que celui-ci ne se "réveille". Et cela ne signifie pas non plus que s’il se réveille, les médicaments n’en viendront pas à bout malgré tout. Mais cela signifie que soudain, à l’image de ce qui s’est passé avec les bactéries qui ont développé une résistance aux antibiotiques, les "populations" du virus VIH sont en train de muter - et ce, beaucoup plus rapidement que ne l’ont fait ces bactéries résistantes.

L’étude a porté sur des échantillons de virus prélevés chez quelques 1500 personnes, aux quatre coins des Etats-Unis. Dans 78% des cas, le VIH avait développé une résistance à au moins un des médicaments faisant partie de cette "trithérapie" - un cocktail de trois médicaments - utilisée traditionnellement pour empêcher le développement du virus.

Une nouvelle classe de médicaments dont on parle entre les branches depuis quelques années, appelée inhibiteurs de fusion, devrait faire son apparition l’an prochain. Avec cette annonce, elle sera attendue avec encore plus d’impatience.